CÔTES DE CLERMONT | ||||||||||
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OUVRAGES EN PIERRE SÈCHE
Types de murs |
Disposition des murailles |
Construction des murs |
Types de cabanes | Construction des cabanes | Origine |
Origine des ouvrages en pierre sèche
Les traces d'activité humaine sont omniprésentes sur le sommet du plateau des Côtes : terrasses, limites de champs, tas d'épierrage, fondation de bâtiments, talus, murs et cabanes en pierre sèche. La plupart des murs se superposent aux limites cadastrales modernes.
Relevé des murs, pierriers et autres structures anthropiques du secteur archéologique (ARAFA - 1995, fig. 19 : « Les Côtes de Clermont, relevé des anomalies apparentes en 1995 ») Peu de sites de la région ont des murailles et des cabanes comparables à celles des Côtes de Clermont. On peut toutefois citer les Côtes de Mirabel-Champ Griot sur le plateau de Châteaugay, les cheires d'Orcines et la Montagne de la Serre.
En se reportant aux études produites par l'association ARKOSE sur la Montagne de la Serre, on peut comprendre analogiquement par quelles méthodes ont été lotis les différentes parcelles du plateau des Côtes. Les nombreux propriétaires, appelés « laboureurs » et possédant une ou deux parcelles, ont dégagé les pierres de leur terrain afin de rendre les lopins de terre exploitables. Ils ont édifié les murs aux limites séparatives : des murs prennent en effet quatre fois moins de place qu'un pierrier non aménagé. Chaque laboureur aménageait une cabane dans un des murs délimitant son terrain. Selon l'équivalent du « plan d'occupation des sols » de 1812, les constructeurs de murs et de cabanes de la Montagne de la Serre étaient des paysans : agriculteurs, bergers et vignerons. Les cabanes permettaient aux « laboureurs » de s'y réfugier en cas de mauvais temps, de mettre à l'abri leurs outils et d'autres affaires personnelles. En 1933, Pierre-François Fournier écrit avoir vu, dans le secteur sud-est du plateau des Côtes, quelques ceps de vigne à l'abandon sur des terrains délimités par des murs de soutènement.
En
France Les
recherches effectuées dans les archives de plusieurs régions par
Christian Lassure et le CERAV
(Centre d'Études et de Recherches sur l'Architecture Vernaculaire)
ont montré que les cabanes en pierre sèche (ou leurs vestiges)
actuellement visibles ne remontaient guère avant le début du XVIIIe
siècle. Selon
ce dernier auteur, la construction des cabanes et des murs en pierre
sèche ont principalement eu lieu au cours des XVIIIe
et XIXe
siècles lors des périodes d'augmentation de la population, dans
lesquelles le moindre lopin de terre était défriché et aménagé
pour la culture ou l'élevage. Une autre période de formation de pierriers et de construction de murs servant à délimiter les parcelles découle de la loi sur les Biens communaux du 10 juin 1793 (permettant de vendre les biens communaux à des particuliers). Un exemple local bien connu est celui du plateau de « Gergovie » .
Aux
Côtes de Clermont Selon l'ARAFA (travaux de Featherby, Frazer et Kitchen), les relevés topographiques et l'analyse des documents cadastraux permettent de préciser que les murs de soutènement et l'aménagement des terrasses de culture sont antérieures au XIXe siècle. Plusieurs arguments sont présentés :
On peut ajouter qu'une étude de l'association ARKOSE a montré que la plus grande cabane actuelle de la montagne de la Serre, comparable à celles des Côtes, était déjà répertoriée sur la carte de Cassini (établie entre 1750 et 1789). La majorité des ouvrages en pierre sèche du plateau des Côtes de Clermont pourrait donc dater au plus tard du milieu du XVIIIe siècle. Pour l'ARAFA, il n'est d'ailleurs pas exclu qu'une partie des murs de soutènement du côté sud-est puissent dater du Moyen-âge (jusqu'au XVe siècle) ou du début de l'époque moderne (XVIe siècle).
Mur à contreforts, hauteur 3,60 m (cliché P. Gras/ASCOT – 2013)
Il n'est pas non plus interdit de penser, compte-tenu de l'occupation et de la fréquentation du site depuis le Néolithique ancien (soit 7000 ans !) que certains aménagements en pierre sèche puissent remonter à des époques lointaines comme le reconnaissaient les archéologues de l'ARAFA : « On doit aussi prendre en compte les structures en élévation, dont il n'est pas interdit de penser que certaines peuvent présenter une très grande ancienneté (et pourquoi pas, remonter à la phase d'occupation protohistorique du site). » (ARAFA-1995, p. 15).
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